Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/43

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Enfin Michel s’arracha d’auprès du tombeau. Le Sanctus tintait au clocher. Il voulait faire une petite visite au presbytère, seul endroit où il ferait connaître son identité, et à M. le curé seulement. Après un léger détour, car le presbytère se trouvait à deux pas, à droite de l’église en descendant vers le Bord-de-l’Eau, il eut en face de lui la jolie demeure du curé, construite en cailloux des champs, avec une immense toiture, et une véranda, qui ornait toute la façade de la maison. Des arbres la couvraient de leur ombre ; et, entre les perrons de l’habitation, des plates-bandes de fleurs jetaient leurs notes claires. Michel souleva le marteau deux fois avant qu’on vînt répondre. Enfin, l’une des ménagères, Mlle Jeannette, sœur du curé Demers, entre-bâilla la porte, y laissant filtrer aussitôt l’odeur d’un excellent rôti.

— Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle, en toisant le jeune homme.

— Ne puis-je parler à M. le curé Demers ? demanda Michel, chapeau bas, avec son meilleur sourire. Mlle Jeannette, qu’il reconnaissait, lui avait toujours fait un peu peur.

— M. le curé est malade… Je ne sais, Monsieur, s’il pourra vous recevoir. Attendez un peu, sur la véranda. Je vais lui demander. Mais d’abord quel nom vais-je lui présenter ?

— Peu importe mon nom, répondit avec un sourire très doux Michel, et en lançant un re-