Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/62

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reusement, n’est le monopole d’aucune classe sociale. La supériorité intellectuelle et morale qu’elle garde si bien est indépendante de tous les privilèges de naissance… La seule distinction extérieure des mondains apparaît toujours un peu puérile auprès de la véritable valeur, où qu’elle se trouve… Michel, voudrais-tu donc supporter avanies sur avanies de la part de ces jeunes bourgeois qui te toiseront sans fin ? Et en la présence de Josephte ?… Non, comme on te l’a dit, reste sagement à l’écart. Évite les endroits où la jeune fille paraîtra. N’aide pas aux circonstances qui te rapprocheront peut-être d’elle. Très vite, d’ailleurs, elle se méprendra sur tes véritables sentiments. Elle croira à de l’indifférence ou à de l’ingratitude… Laisse-la te méjuger. Ta tranquillité d’esprit est à ce prix, et tout ton avenir en dépend peut-être. Fuis-la, fuis-la, te dis-je ?

— Pauvre Michel ! concluait son cœur, qui ne cherchait plus à avoir le dernier mot, ton amour pour Josephte te conduira pourtant par ces chemins où tu ne veux pas aller. Je garde l’espoir que c’est moi, alors, qui t’inspirerai… « Le cœur a des raisons que la raison ne con-