Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/73

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— Cela vous aurait distrait. Vous ne me trouverez pas indiscret si j’ajoute que je vous trouve amaigri, triste, même sombre, depuis cette visite à Saint-Denis…

— Ne vous inquiétez pas de moi, je vous en prie, Monsieur Berthelot.

— Mais si, mon ami. Vous m’êtes sympathique, en plus d’être un clerc-avocat de valeur, et que je souhaite garder longtemps. Nos discussions légales sont d’un grand secours à l’un comme à l’autre, Michel.

— Certes, Monsieur.

— Irez-vous à la fête, cet après-midi ?

— Il se pourrait.

— Oui, vous y retrouverez la solitude que vous aimez… dans la foule. Le mot est conventionnel, mais vrai au fond.

— Vous y allez, sans doute aussi, Monsieur ?

— Oui, j’y accompagne une jeune fille, tout vieux garçon que je suis.

— Oh ! vieux est de trop.

— Eh ! eh ! j’ai dix ans de plus que vous, Michel. Trente-trois ans bien sonnés.

— Ça n’est pas le vieil âge, encore, fit Michel, en souriant.

— Savez-vous, mon ami, reprit avec un peu plus d’embarras Amable Berthelot, j’aurais aimé vous présenter cette jeune fille que j’aurai