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Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/133

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Les aventures de Perrine et de Charlot

comprends pas, voilà. Peut-être, aussi qu’il a reçu des ordres. Attends M. Olivier. Il t’expliquera. Tiens, le voici.

Le jeune homme s’approche à la hâte. Canots et chaloupes, autour de lui, filent allègrement. Son tour est venu. À la vue de l’interprète le sauvage se ranime et prononce dans sa langue quelques mots. Olivier Le Tardif se retourne vivement, considère Julien toujours renfrogné, regarde les souliers du matelot, puis éclate de rire.

olivier le tardif

Julien, est-ce vrai, tu refuses d’entrer pieds nus dans le canot ?

julien l’idiot

Pourquoi cette petite cérémonie, M. Olivier ?

olivier le tardif

Parce que les sauvages craignent sans cesse pour leurs frêles canots d’écorce. C’est la coutume et nous nous y faisons tous.

(Haussant les épaules.)

J’ai mis des brodequins pour ma part. Allons, Julien, conforme-toi.

julien l’idiot

Oui, M. Olivier. Mais vrai, c’est pas pour obéir à ce noiraud.

olivier le tardif

Tu en verras bien d’autres ! Et puis songe aux missionnaires qui se sont soumis sans plainte à tant d’autres exigences. Le père de Brébeuf dans une expédition s’est fort meurtri les pieds, un jour, en faisant du portage sur des cailloux aigus. Il avait dû, lui aussi, enlever ses souliers.

Durant cette courte conversation chacun se case. Julien, en matelot expérimenté, s’empare