de l’aviron. Le Huron le regarde, étonné, puis reconnaissant l’habileté de Julien à manier la rame, il se met à rire et à approuver de la tête.
Julien, regarde ton ennemi. Le voilà maintenant ton ami. « Tu te sers de l’aviron mieux que lui, » me souffle-t-il. Et ceci n’est pas un petit compliment de la part d’un sauvage.
C’est bon, M. Olivier, qu’il garde son sourire et ses compliments. Ça lui apprendra à grimacer sur mes souliers de chrétien.
Vers deux heures de l’après-midi, on fait halte. La gaieté rayonne sur toutes les figures. Le voyage s’effectue si bien, aucun Iroquois n’apparaît sur les rives, le temps est clair, la chaleur ne se montre pas excessive, un bon vent pousse… Dans ces conditions un repas et une petite sieste sont fort appréciés et l’on se rembarque en chantant. Les yeux d’Olivier Le Tardif brillent. Il lui a été loisible de causer avec Louise Couillard, qui s’en est montrée joyeuse. « Comme il l’aime cette gracieuse Louise, tous les jours davantage, » songe-t-il. Le jeune homme rêve… Tout à coup, la voix forte de Julien l’interpelle.
Un grain, M. Olivier. Et ça vient dru. Nous l’aurons sur le dos si nous ne débarquons pas.
Des premières chaloupes on s’avise aussi du danger. Le tonnerre, dans le lointain, gronde.
En un instant, tous sont sur la grève et les sauvages aidés des soldats dressent quelques abris en bois d’écorce. On s’y range. Olivier Le Tardif allume un feu avec des branches desséchées que lui apporte Julien. « Cela chassera les