chez les Gens de Mer, ou Ouinipigons, quelques messagers avec des présents, afin de les disposer à bien me recevoir, on me dépêche aussitôt plusieurs jeunes gens. « Ils accourent, disent-ils, au-devant de l’homme merveilleux. » Ils me conduisent, portant tout mon bagage. Je m’avance gravement au milieu de l’escorte, revêtu de la robe que vous voyez, tenant à chaque main un pistolet que je décharge et recharge tous les dix pas. Quel émoi ! Dès qu’on m’aperçoit femmes et enfants fuient, criant : « Nous avons vu un homme porter le tonnerre en ses deux mains. » Cependant, une assemblée est rapidement organisée. Quatre ou cinq mille hommes y assistent. Puis, chacun des capitaines donne son festin. À l’un d’entre eux on servit, au moins, cent vingt castors.
À la bonne heure ! Plus les sauvages festoient, font « tabagie, » mieux disposés ils deviennent. Votre mission a sans doute réussi au-delà de vos désirs, mon ami ?
Oui. Les Gens de Mer acceptèrent mes offres de paix tout comme les avaient acceptées auparavant, sur mon passage, plusieurs tribus sauvages : les Cheveux-Relevés, les Castors ou Nez-Percés, l’une des plus nobles nations sauvages du Canada, et les peuples de la Folle-Avoine.
Quels noms bizarres ! Mais sans doute mérités !…
À quelle distance de Québec habitaient les Gens de Mer, Nicolet ?