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Les aventures de Perrine et de Charlot

jean nicolet

À quatre cents lieues, environ.

m. du hérisson

Hum ! Vous n’accomplissiez pas là un voyage facile.

m. de repentingy

Hardiesse d’explorateur !

le père le jeune

N’en doutez pas, Messieurs. Le père de Brébeuf qui fut le compagnon de route de Nicolet, jusqu’à l’île des Allumettes, m’a raconté qu’arrivés à cet endroit, on avait fait pas moins de trente-trois portages, traîné les canots plus de cinquante fois. Le père de Brébeuf, un colosse rompu à toutes les fatigues, a néanmoins cru bon d’ajouter, ce qui est à sa louange comme à celle de notre hôte : « Jean Nicolet, en son voyage qu’il fît avec nous jusqu’à l’Île souffrit tous les travaux d’un des plus robustes sauvages. » Et notre voyageur, arrivé à l’Île des Allumettes, était loin d’être parvenu au terme de son expédition.

jean nicolet, fronçant les sourcils.

Père, assez, épargnez-moi.

(Puis ouvrant un bahut, il en sort une toile qu’il déplie sur une table.)

Tenez, voici la carte dessinée par Samuel de Champlain, quelques jours avant mon départ. Voyez comme notre gouverneur n’a rien omis dans l’itinéraire à suivre. Les petites marques rouges, ici et là, sont de lui.

Tous se penchent avec intérêt sur la carte et le silence se fait. Une exclamation de Charlot retentit à quelques pas. Sous la direction de Julien, les deux petits garçons : Charlot et Jean-Baptiste