surveillance d’Olivier Le Tardif et de Julien font de longues promenades dans les bois. Ils ne peuvent croire, vraiment, à la féerie de couleurs à laquelle ils assistent. Érables, ormes et bouleaux se transforment chaque jour. Puis, c’est la chute des feuilles. Leurs petits pieds enfoncent dans l’épaisse jonchée multicolore. Mais, tout cela, qu’est-ce en comparaison de l’enthousiasme, de l’étonnement, ressentis à la première chute considérable de neige ! On est aux environs de la Sainte-Catherine. Se peut-il que la terre, les arbres et les maisons se couvrent d’un tel fardeau moëlleux, éblouissant ? Charlot reproche à Julien de fouler avec trop de sans-gêne le beau tapis que la nature vient d’étendre partout. Un soir, Olivier Le Tardif apparaît avec des souliers de chevreuil et deux paires de raquettes montagnaises. Un cadeau aux petits, quoi !… Charlot bat des mains et procède à l’essayage. Cela semble embarrassant tout d’abord, mais au retour d’une course en pleine forêt, à la file indienne, Charlot ne boude plus ses chaussures « nouveau genre. » Il est ravi de la vitesse qu’elles procurent.
La neige au commencement de décembre se met à tomber avec une abondance telle qu’elle élève de hautes murailles tout autour de la maison de Jean Bourdon. On demeure plusieurs jours sans sortir. Perrine et Charlot s’intéressent au travail de M. de Saint-Jean, de l’abbé de Saint-Sauveur et de Julien qui pratiquent en quelques jours une large brèche dans la muraille blanche. Puis un chemin est tracé, et bientôt, facilement, on peut se rendre à la maison la plus rapprochée, chez Madame Hubou, (Marie Rollet).