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Les aventures de Perrine et de Charlot

Olivier Le Tardif, l’on a déjà le pressentiment d’un malheur. » Il se hâte. M. de Saint-Sauveur le voit et s’empresse à sa rencontre.

l’abbé de saint-sauveur

M. Olivier, c’est la Providence qui vous envoie. L’inquiétude nous ronge le cœur. Dites…

Mais devant la pâle et grave figure du jeune homme, le prêtre recule, et, à Jean Bourdon qui accourt, il impose silence.

l’abbé de saint-sauveur

Un malheur est arrivé, Jean. Voyez Olivier. N’allons pas plus loin.

jean bourdon

En effet. Tenons-nous ici, en dehors de la maison. Mme Le Gardeur, ma femme et Perrine, doivent être ménagées.

Olivier Le Tardif, en quelques phrases rapides, leur fait part des événements. Le silence tombe entre eux. Tout près, les grillons chantent dans l’herbe. Au-dessus de leur tête, quelques chauves-souris décrivent un vol lourd et accablé. Leur frôlement est sinistre, et semble le malheur qui rôde et s’abat. Au ciel, de grosses nuées voilent un instant la clarté de la lune. On tressaille, la voix douce de Mme Bourdon se fait entendre à une fenêtre : « Jean, vous êtes toujours là, entrez, de grâce, mon ami. » L’abbé de Saint-Sauveur fait signe à ses compagnons qu’il n’est plus possible de reculer. On se dirige lentement vers la maison.

Dans la grande pièce du rez-de-chaussée, Mme Le Gardeur (Catherine de Cordé), est assise dans son fauteuil accoutumé, la tête renversée au dossier, les yeux clos. Sa main se pose, caressante, sur les cheveux dorés de Perrine. La pe-