Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
Les aventures de Perrine et de Charlot

paraît-il, et à son retour se mit à gambader, à chanter, à rire disant à ses camarades dans je ne sais quelle langue du diable, ces paroles que l’on m’a traduites : « Je l’ai trouvé, le petit, je l’ai trouvé ! Bravo ! Bravo ! »

la bonne hôtesse, haletante, les yeux effrayés.

Bien vrai, il avait retrouvé le petit ? Près d’ici ? Pourquoi, alors, ne l’a-t-il pas ramené avec lui ?

le vieil habitué, surpris.

Je ne croyais pas vous intéresser à ce point, patronne. Vous êtes toute pâle.

la bonne hôtesse, se remettant.

Occupez-vous moins de ma personne, voulez-vous, mon ami, et plus de votre histoire. Cela vaudra mieux.

le vieil habitué, bouche bée, puis riant.

Bien, patronne, vous en avez, une façon de dire aux gens leur fait… Mais comme toujours je ne m’offusque de rien, vous le savez !… Mon histoire, patience, tire à sa fin. Le capitaine huron ne voulut rien dire d’abord. Il fallut le menacer pour obtenir de lui un aveu. Voici ce qu’il apprit enfin : Le jeune sauvage habitait une maison qui ressemblait à une église, « si grande, si belle ! » disait-il. Ses maîtres étaient riches, nobles et titrés. Il les aimait de tout son cœur. Il ne voulait pour rien au monde les quitter. On promettait d’ailleurs de l’élever et de le garder contre tout danger. Surtout on lui avait remis, à lui le capitaine, afin d’obtenir son silence, de belles pièces d’or toutes neuves. Il avait consenti à se taire et était revenu joyeux. C’est un peu vrai tout cela, Madame, car mon ami a vu les pièces d’or. Il les a vues, les a comptées. Il y en avait huit, toutes reluisantes.