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Les aventures de Perrine et de Charlot

charlot

Non, cousine. J’irai plus lentement. Mais comme je suis heureux d’être à Dieppe. Je volerais, si je le pouvais.

la bonne hôtesse

Je vois cela, mon jeune pinson. Et ta joie est communicative. Ah ! qui m’aurait dit que je ferais ce long voyage en ton honneur, que je quitterais, pour un mois, plus peut-être, ma chère auberge, mes vieux clients. Ils vont se sentir comme des poissons hors de l’eau jusqu’à mon retour. Quelques-uns pleuraient, tu sais !

charlot

En effet, cousine. Thomas Balourd avait une grosse larme qui a roulé sous sa moustache. Il s’est détourné, mais pas assez vite, je l’ai vue. Il m’a reproché savez-vous quoi ? De vous avoir ensorcelée ! Quel gros mot ! Ensorcelée ! Comme si, tout le temps, vous ne faisiez pas le travail de Madame la Vierge qui veut me réunir à Perrine.

la bonne hôtesse, un peu essoufflée.

Arrivons-nous, Charlot ? Je n’en puis plus.

charlot

Nous sommes tout près. Voyez, c’est la maison, ici, à votre droite, la maison aux volets jaunes et verts.

Un garçon d’auberge qui balaye la porte d’entrée, les aperçoit et accourt au-devant d’eux. Il les introduit dans la salle à manger. À cause de l’heure matinale, personne encore n’est attablé. L’aubergiste, entendant du bruit, sort de sa chambre, placée au fond de la pièce. Il s’approche en saluant.