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Charlot et vous. Pouvez-vous vous conformer à ce désir ? Je crois, ainsi qu’elle le déclare elle-même, que ce ne sera pour longtemps. Ses jours sont comptés.

la bonne hôtesse

Certes oui, Monsieur le chanoine, je resterai tout le temps qu’il faudra.

(Souriant et regardant partout.)

Je vais habiter un château pour la première fois de ma vie.

le chanoine, avec bienveillance.

Dieu dirige nos pas dans des sentiers de ronces ou de roses. Il est le maître. Vous êtes arrivée, Madame, juste à l’heure du miracle pour le petit. Son avenir, grâce à sa tante, est assuré. J’entends que le notaire sera ici cet après-midi.

la bonne hôtesse

J’en suis heureuse. Le cher enfant mérite par son courage le bien qui lui arrive. Qui m’aurait dit, tout de même, M. le chanoine, que le petit sauvage malheureux qui frappait à mon volet, il y a deux mois à peine, deviendrait l’héritier d’une riche famille normande !

Durant les quinze jours qui suivent, la bonne hôtesse ne voit Charlot qu’une fois le jour. Tous deux alors, se rendent à l’hospice auprès du vieil Ephrem. Quel contentement manifeste le vieillard dès qu’il apprend les dispositions de la tante Claudine ! Charlot a cependant, un jour, le chagrin d’apprendre que le curé d’Offranville a rendu sa belle âme à Dieu. Que l’enfant aurait aimé à revoir le doux vieillard ! Le notaire du bourg, un ami de son père, est aussi décédé depuis peu. « Que veux-tu, petit, observe avec philosophie et beaucoup de sens chrétien le vieil Ephrem, nous