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Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/282

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Les aventures de Perrine et de Charlot

perrine, nettement.

Maman, vous ne m’aimez plus !… Que vous êtes loin de moi !

Émue, inquiète de tenter à tort le moindre geste, Mme de Repentigny n’ose remuer. Un signe du médecin, dont elle rencontre le regard, la décide. Elle se glisse près du lit, se penche avec tendresse sur l’enfant.

perrine

Maman !… Que je suis heureuse !… Vous êtes belle, Maman !… toujours !

(Elle caresse la figure de Mme de Repentigny.)
Mme de repentigny, sa voix n’est qu’un murmure.

Ma petite chérie !

perrine, saisissant sa main et haletante.

Mère, vous ne savez pas !… Oh ! vous me pardonnerez, dites ? Charlot… Charlot… Charlot…

(Ses yeux se dilatent, d’affreuses visions traversent son regard.)
Mme de repentigny, très doucement.

Ma petite fille a-t-elle besoin de parler ? Est-ce que je ne sais pas tout, ne vois pas tout ? Il ne faut pas s’effrayer ainsi.

perrine

Vous savez, Maman ?…

(Détournant les yeux.)

Et moi qui vous avais promis…

(Un gémissement lui échappe.)
Mme de repentigny, sa figure s’illumine, sa voix devient étrangement ferme.

Mon aimée, courage, tu vas revoir Charlot.

perrine, d’une voix lointaine, monotone.

Oui, maman. Au ciel. Car je vais mourir,