XXXIII
Le retour de Charlot
Quelques semaines se passent et Perrine est en pleine voie de guérison. Chaque après-midi on l’installe sur la large galerie, dans une chaise garnie de moelleux coussins. Le soleil la pénètre doucement de sa chaleur, les oiseaux chantent, l’air est pur et réconfortant. Elle revit. Le front de la petite fille, cependant, se rembrunit souvent. Elle songe à la vision radieuse qu’elle eut le jour où le médecin désespéra de la sauver. Elle sait maintenant que seul le délire avait fait naître cette douce illusion : la présence de sa mère. Ah ! que cet incident lui avait été bienfaisant ! Un moment, un court moment, n’avait-elle pas cru que Charlot revenait vers elle. Hélas !…
Aujourd’hui, par ce temps clair et parfumé qui clôt juillet, elle rêve encore mélancoliquement à ces choses… Une voix soudain la fait tressauter. C’est Madame Bourdon qui s’approche avec ses deux enfants, Jacques et Geneviève.
Bonjour, ma mie. Ça va de mieux en mieux ?
Oh ! oui, Madame. On est si bon pour moi.