tendre s’élance. Mais le père Jogues intervient. Il fait signe à tous de ne pas se troubler. Souriant, paternel, il attire l’enfant près de lui. Il baisse doucement les petites mains qui voilent les yeux baignés de pleurs. Il parle. Et voilà que Perrine sous ce regard qui rayonne de pitié, devant cette bonté si sincère, est vaincue. Le silence qu’elle garde farouchement tombe de lui-même. Comment ne pas avoir une absolue confiance, en ces yeux pénétrants, graves, si encourageants !… Le père Jogues lui promet, à sa demande, de ne trahir aucune de ses confidences. Le bon jésuite a un sourire en faisant cette promesse. Il est trop tard pour utiliser le secret de ces petits, le vaisseau va bientôt gagner la pleine mer.
Le père Jogues appelle M. de Courpon. Tous deux confèrent à voix basse quelques instants. Puis, le capitaine se rapproche de la famille Repentigny.
Cette petite d’après ce que j’apprends ne s’est pas embarquée seule sur le navire. Son frère, un mioche de six ans, l’accompagne. Il est malade en ce moment.
Comment de si jeunes enfants ont-ils pu s’introduire ici ? C’est étrange.
Sont-ce des orphelins ?
Oui, me dit le père Jogues.
Les pauvres petits !… Je vais m’assurer de leur confort.