Mon amie, ne faudrait-il pas d’abord connaître la nature de la maladie dont souffre l’enfant ?
Vous avez raison. Mais c’est dur de ne pas accourir près de ces enfants sans mère.
Madame, vous avez un noble cœur. Et il vous sera sans doute donné de le prouver. Le père Jogues et moi descendons immédiatement auprès des jeunes fugitifs. Nous vous renseignerons dans quelques instants.
Perrine précède le capitaine et le religieux. En approchant de Charlot, qui donc aperçoit-elle installé près de lui, un jouet informe entre les mains ? Julien l’idiot. Et vraiment Charlot en paraît tout réjoui. Ses yeux, qu’agrandit la fièvre, regardent l’infirme, avec plaisir. À la vue du capitaine, l’idiot disparaît avec une prestesse inouïe.
Le père Jogues s’agenouille auprès de la couche. Tendrement, il soulève l’enfant. Perrine, tout près de lui, joint les mains. Que va-t-elle apprendre ? M. de Courpon demeure debout et contemple la scène. Puis, tout à coup :
Mon révérend père, voyez, cet enfant n’est qu’épuisé et apeuré. De l’air, de la lumière, des jeux, une saine nourriture vont le remettre. Mon expérience ne me trompe pas. Une fièvre pernicieuse ne débute pas ainsi.
En effet.
Petit, nous allons vite te guérir.