Page:Daveluy - Les aventures de Perrine et de Charlot, 1923.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
Les aventures de Perrine et de Charlot

tits bras autour de son cou. Personne jusqu’ici ne l’a considéré ainsi, ni aimé. Pauvre Julien l’idiot !

Il fallut une semaine tout au plus pour rétablir le petit. Il court joyeusement maintenant, en compagnie de Jean-Baptiste de Repentigny, sous la surveillance de Julien. Dès que le service de celui-ci le permet, il s’emploie à instruire ou à égayer les bambins. Le capitaine rit de bon cœur des exploits exécutés par le trio entreprenant. Mais un jour, voilà qu’il surprend Jean-Baptiste et Charlot grimpés à un très haut cordage du vaisseau et s’y balançant sans peur. « Descendez vite de là, mes petits mousses, s’écrie-t-il, je ne tolère ces manœuvres qu’avec l’aide de Julien. » Il gronde, M.  de Courpon. Mais devant l’air contrit et apeuré des coupables, il désarme. Avec une petite tape amicale sur leurs joues fraîches, il les ramène près de Mme  de Repentigny.

Perrine ne quitte plus la grand’mère Le Gardeur. Son affection pour la noble femme qui l’a chaudement accueillie avec Charlot est touchante. C’est de la vénération. L’aïeule n’a qu’à manifester un désir pour le voir aussitôt accompli. Et ses lunettes, lorsqu’elle fait le soir sa partie de tric-trac, avec le capitaine ou l’un de ses fils ; son livre d’heures, au moment de la prière ; son manteau fourré, dès que le temps devient frais ; tous ces menus services auxquels demeurent si sensibles les vieilles gens, Perrine n’oublie jamais de les rendre. Bientôt l’on s’habitue à ne plus les voir l’une sans l’autre.

Et Perrine, chaque jour, passe également une heure attachante chez Mme  de Repentigny. Réunie aux trois petites filles, Catherine de Repentigny, Anne du Hérisson et Marie de la Poterie, elle écoute de toute son âme les enseigne-