ments de Mme de Repentigny. Certains jours, le père Jogues apparaît au milieu d’elles. Quel accueil on fait au bon père ! Que de projets s’ébauchent avec son aide, ou suivant ses conseils. L’on arrivera bientôt dans la Nouvelle-France, et une nouvelle existence commencera pour tous. Perrine ouvre de grands yeux aux récits du jésuite. Que d’aventures il arrive mon Dieu ! dans ce vaste pays ! Que de périls s’y rencontrent ! Comme elle devra veiller avec soin sur Charlot !
Un mois, deux mois se passent. « La traversée est une des plus belles, des moins orageuses que l’on ait vue, » déclare M. de Courpon. Depuis longtemps, on a laissé la mer, on est entré dans le golfe Saint-Laurent. À l’île de Miscou, près de la baie des Chaleurs, l’on fait escale. Les jésuites y ont une « résidence, » celle de Saint-Joseph, et avec des exclamations de surprise et de satisfaction, quelques pères sont accourus pour recevoir le père Jogues et ses compagnons. On retient le père Jogues. Il se rendra plus tard à Québec.
Québec ! Tous deviennent d’une hâte fébrile à son approche. L’on désire tant admirer son cap plein de majesté, ses forêts immenses, aux riches tons de verdure. M. de Courpon a tout décrit à l’avance : le fort Saint-Louis, où l’on accourt dès que l’on se sent menacé par les sauvages ; la chapelle de Notre-Dame de Recouvrance, érigée par Champlain en 1632, en souvenir de la reprise du Canada par la France, après trois ans d’occupation par les Anglais ; l’Habitation où demeura la gracieuse Madame de Champlain de 1620 à 1624. M. de Courpon, avec émotion, a même parlé de la maison du premier colon canadien, Louis Hébert. « On l’aperçoit sur le côteau Ste-Geneviève, au passage, » dit-il. Enfin le 11