Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/133

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Tu veux partir, Charlot ?

— Mon pauvre Charlot, dit enfin la jeune femme, tandis qu’un pâle sourire glissa sur sa physionomie, tu espérais donc me cacher quelque chose… Comme si je n’avais pas deviné ton trouble depuis deux jours… Comme si je ne t’avais pas compris… et pardonné.

— Lise, pourquoi n’as-tu pas parlé ?

— À quoi bon ? Et puis, je voulais gagner du temps, m’habituer à ce nouveau sacrifice que tu me demanderais.

— Ma chérie !

— C’est accompli, mon ami, ce dur sacrifice. Pars… Charlot ! Je t’aime et… suis fière de toi. »

Épuisée par l’excès de son émotion, la jeune femme ferma un moment les yeux, puis, les ouvrant elle tendit les bras et s’appuya en sanglotant sur l’épaule de son mari.

Perrine, discrètement, s’était retirée depuis quelques instants dans sa chambre. Les larmes l’aveuglaient. Pauvre petite épouse au cœur déchiré, si aimant, qu’elle la plaignait !