Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/171

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arrivera.

— Sergent, dit encore le capitaine Dupuis, rendez-vous auprès des charpentiers. Faites-les disparaître. Qu’ils aillent dormir, l’ayant bien mérité. Que personne, personne, vous entendez ne demeure dans le grenier où se trouvent nos barges transformées.

— Capitaine, dit Charlot, en marchant près de celui-ci, pourquoi cet air inquiet ? Tout ira bien, croyez-moi.

— Je le souhaite, mon ami. Mais Pierre Radisson a vraiment trop d’esprit pour moi. Je redoute cette imagination toujours en ébullition. La prudence nous est si nécessaire en ce moment.

— Mon cher M. Dupuis, faites confiance pour cette fois aux inventifs, dont je suis aussi, hélas ! finit Charlot en riant.

— Peut-être ! répliqua le capitaine, mais vous, Le Jeal, à un moment donné le souvenir de votre femme, de votre enfant, apporte un contre-poids. J’ai bien vu cela, hier soir. Votre jugement a mûri. Il maintient en équilibre votre vivacité, votre fougue naturelle.

— Vous avez raison, capitaine. Vos observations si justes viennent tout à fait à propos. Je veux constamment y faire appel.

Tandis que le capitaine Dupuis et Charlot échangeaient ainsi une courte conversation, le père Raguenau et le père du Perron s’étaient hâtés vers les sauvages. Ils se tenaient debout, immobiles, impassibles, à la porte du fort,