Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses mains. Il se sentait sans force de réaction, mal préparé à ce coup inattendu, qui le frappait en plein cœur. Sans doute, il savait quelle santé fragile était celle de sa femme. Mais Lise était si énergique, elle dominait sans cesse ses misères et ses douleurs physiques. Et puis, comme elle en faisait souvent l’aveu à Charlot, elle ne voulait certes pas mourir et elle ne mourrait pas, parce que mourir, c’était le quitter, ne plus le voir, lui sourire, l’aimer de tout son cœur… Et il y avait maintenant leur fils…

Charlot fut debout. « Où était-il son Pierre ? Il n’entendait pas son babil… ou ses pleurs. » Soudain, babil et pleurs frappèrent à la fois son oreille. Charlot tressaillit. Il reconnaissait la voix du petit Pierre, mais ces autres vagissements ?… D’un bond, il fut dans la chambre de Perrine. Et là, il vit sur le lit de sa sœur un petit enfant au maillot. Dans un fauteuil, plus loin, la Normande faisait sauter sur ses genoux petit Pierre, qui, à la vue de son père, se mit à pousser des cris joyeux et lui tendit les bras.

Charlot le saisit, le pressa contre lui avec tendresse, puis fit signe à la Normande de le laisser seul.

Perrine frappa à la porte de la chambre, une