Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/32

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— Oh ! mon Dieu, dit douloureusement Perrine. Souffrira-t-elle beaucoup, docteur ?

— Non, mon enfant. Le grand sommeil la prendra peut-être durant une de ces somnolences qui deviennent de plus en plus fréquentes, n’est-ce pas ?

— En effet, répondit Perrine. Docteur, si on lui interdisait toute visite pour aujourd’hui, croyez-vous que ce serait prudent ?

— Ma pauvre petite, ne luttez plus avec votre malade, même sous le prétexte de la faire vivre plus longtemps. Accordez-lui tout ce qu’elle demandera. Madame Le Gardeur est entre les mains de Dieu pour l’heure et la minute précises où Il l’appellera à Lui. Ma science ne lui est plus indispensable, mais seulement, adoucissante. Continuez à lui donner le médicament déjà prescrit. Courage, mon enfant. À ce soir. »

Lorsque Perrine entra de nouveau dans la chambre, elle y trouva Charlot, sa jeune femme, le bébé et Madame de Repentigny.

— Perrine, dit la malade, on a pris ma chambre d’assaut, tu le vois… Comme je suis heureuse de connaître, de bénir notre petit Pierre ; mes bons enfants, continua-t-elle en s’adressant à Charlot et à sa jeune femme, puisse-t-il être moins friand d’aventures que son papa… quoique soldat courageux comme lui.

— Madame Le Gardeur, vous ne me croyez