Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/75

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pas beaucoup de patience…

— C’est qu’il a lui-même alors tant de chagrin. Vous le savez bien, les frères et les maris aiment nous voir sourire… toujours. C’est notre courage à nous. Je ne comprends pas, Lise, que vous soyez si peu vous-même… Vous toujours si conciliante, que vous vous rendez sans cesse aux avis des autres, et avec tant de grâce.

— Je le vois, Perrine. Je suppose, en effet, que je dois être très fatiguée… Allons, je vais obéir. Aidez-moi à m’installer sur ce pauvre lit d’occasion… « Nous aurons mieux, dès demain », me dit mon frère… À la bonne heure, le bébé se calme comme sa maman… Perrine, votre vue m’est toujours bienfaisante… reposante. Mais comme vous vous êtes faites belle, mademoiselle ? Charlot, mon ami, voyez, je redeviens docile.

— C’est cela, Lise dit celui-ci, le front rasséréné, en s’approchant et en prenant la main de sa femme dans la sienne. Le repos vous remettra corps et âme. Puis, qui sait, ce soir, vers cinq heures, vous serez peut-être assez remise pour venir présenter, à mon bras, vos vœux aux mariés.

— J’en éprouverais un bien vif plaisir. Embrassez-moi, mon ami. Ma sagesse momentanée vaut bien cette condescendance, acheva la jeune femme avec une moue.

Durant ce dialogue, Perrine s’était rendue près du bébé. Elle caressa les petites mains