Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/76

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fraîches. Elle se réjouit de voir que le sommeil prenait enfin le petit être que le voyage avait fort incommodé.

— André, que fais-tu ? demanda soudain la jeune femme à son frère. N’accompagnes-tu pas Perrine à ce mariage ? Ne t’en va pas ainsi, ou je croirai que cela t’embarrasse d’arriver à l’église une très jolie fille à ton bras. Et Lise se mit à rire en menaçant du doigt son frère, que les paroles de sa sœur retenaient bien malgré lui.

— Pour cette fois, Lise, laisse André agir à sa guise. Je conduirai moi-même ma sœur, dit Charlot. Si tu venais, ce serait différent.

— Fais à ton goût, mon ami. Mais si j’étais André, je ne serais pas de très bonne humeur. Reviens ici, Charlot, une fois la cérémonie terminée. Tu promets ?

— Certes, Lise ! répondit Charlot, en baisant la main de sa femme.

Et il sembla à Perrine, qui avait observé cette petite scène de loin, qu’une impression de soulagement glissait sur la physionomie d’André de Senancourt, lorsque Charlot offrit de la conduire lui-même au mariage. André nota, de son côté, l’éclair reconnaissant du regard de Perrine à la remarque de son frère. Et chacun en conçut un peu d’amertume,