Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/109

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l’oublier ainsi jusqu’à la fin. D’ailleurs, j’ai affaire à l’intérieur. Je me demande quel confort, le capitaine va nous accorder. Va, va, auprès de Marie. Disons-nous adieu tout de suite.

— Oui, Olivier, je ferai tout ce que tu voudras, répondit la petite fille, dont les yeux s’emplissaient de larmes tandis qu’elle embrassait son frère. Oh !… Olivier, regarde, là-bas ! Michel… Pauvre Michel ! Oh !

À cet instant, le garçonnet, que Marie Précourt et ses amies Debartzch venaient de charger de leurs sacs, de leurs ombrelles, et de leurs lourds manteaux de voyage, glissait sur une pelure d’orange, et allait retomber au loin.

Olivier se précipita. Des exclamations de crainte et aussi de mécontentement s’entendirent du côté des jeunes filles. Mais déjà, Michel s’était relevé, les objets bien en mains.

— Merci, monsieur Olivier, dit-il, non sans dignité. Rassurez les belles dames. Rien n’est sali. J’ai levé très haut les bras…

— Je te suis, petit. Tu en as une belle écorchure au front…

Ils disparurent prestement, tandis que Josephte répondait par un petit sourire trempé de larmes au signe rassurant qu’Olivier lui faisait en s’éloignant. Elle tourna alors la tête vers Marie. Celle-ci lui adressait la parole, les yeux mécontents, la voix impatiente.