Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/133

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La jeune fille, à ce moment, vit Michel se lever tout effrayé, et même faire mine de fuir. Elle le retint.

— Qu’y a-t-il, Michel ? demanda-t-elle à voix basse.

— Voici M. Olivier…

— Olivier ! Mais alors, c’est lui qui a tout combiné. Tu m’as trompée, enfant.

— Je vous jure que non… Oh ! laissez-moi me cacher, ou me sauver.

— Pas du tout. Je veux voir au fond de tout cela, moi. Ne t’énerve pas ainsi. Nous ne sommes pas bien méchants, ni l’un ni l’autre.

Olivier Précourt s’avançait en effet dans le petit sentier qu’avait suivi tout à l’heure Michel. Il marchait la tête basse, en proie à des réflexions peu réjouissantes. Lorsqu’il leva la tête, il se trouva à quelques pas seulement de l’arbre où étaient assis, silencieux et graves et le regardant venir, Mathilde Perrault et Michel, le petit messager.

Il eut un violent sursaut, puis l’homme du monde qu’il était se ressaisit. Très hautain, le front barré d’un pli, mais ses yeux plongeant avec colère au fond de ceux de Mathilde, il salua, puis s’approcha.

— Michel, que fais-tu ici ? demanda-t-il sévèrement.