Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Monsieur, je…

— Retourne auprès du Dr Duvert. Tout de suite. Je le mettrai au courant de tes fugues indiscrètes.

— Oui, monsieur Olivier… Vous êtes mécontent, je le vois.

— Très mécontent, Michel. Tu regretteras longtemps ta petite promenade de cet après-midi.

L’enfant sentit que de grosses larmes noyaient ses yeux. Il regarda avec reproche son protecteur, puis s’enfuit en courant.

— Mathilde, dit Olivier la voix dure, que signifie cette scène ? Qui a attiré Michel jusqu’ici ?

— Vous pourriez mieux que moi répondre à cette question, Olivier. Je ne connaissais pas cet enfant, avant qu’il tombât du haut de cet arbre à mes pieds. Faites-le s’expliquer. Il vous est dévoué. Vous saurez ce qui s’est passé… Au revoir, Olivier. Il se fait tard…

— Non, Mathilde. Vous ne me glisserez pas ainsi entre les mains… Accordez-moi quelques minutes. Je vous en prie ?

— À quoi bon ? Votre état d’esprit ne se prête nullement à un entretien agréable.

— Vous avez peur de mes reproches ?

— Peur ? Mais je suis libre et n’ai à rendre compte de mes actes qu’à mon père.

— À votre père ? Je comprends cela. Il trouve en vous une enfant d’une docilité si parfaite.