Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/154

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maintenant ? demanda Olivier, en allumant sa pipe favorite et en s’installant dans un fauteuil. D’abord, viens t’asseoir sur ce sofa, en face de moi ? Tu n’entends pas ?

— Monsieur, vous avez donc oublié… ce qui s’est passé, cet après-midi ? Je ne pense qu’à cela, moi. Je n’ose avancer. M’avez-vous pardonné ?

— Michel, je te le répète, place-toi sur le sofa en face de moi… Bien. Regarde-moi maintenant. Oh ! la piteuse figure que tu as !… Aussi, c’était insensé de te jeter en bas d’un arbre, comme tu l’as fait.

— Je ne le regretterais pas, Monsieur, si vous ne m’aviez pas grondé si fort, si vous ne m’aviez fait comprendre que vous… que vous ne… m’aimiez plus !

Et l’enfant qui avait prononcé d’une voix rauque ces derniers mots, baissa de nouveau la tête.

— Tu es bien sûr, Michel, que je ne t’aime plus ?

Et Olivier, qui souriait, se leva et vint se placer près de l’enfant, sur le sofa. Il releva sa tête, et plongea son regard dans le sien.

— Faisons la paix, Michel. Loin de t’en vouloir, je te dois un peu et même beaucoup de reconnaissance. Ton intervention, petit, a assuré mon bonheur.