j’abhorre les signes extérieurs de reconnaissance… C’est cela, mon adroit petit garçon, serre plutôt les objets qui traînent… tandis que les tiroirs de ce bureau sont vides… Ah ! ah ! ah ! nous ferons bon ménage, je crois.
VIII. — LA PROCLAMATION DE LORD GOSFORD
(15 juin 1837)
L’assemblée de Saint-Laurent où Louis-Joseph Papineau parla avec une véhémence extraordinaire devant une foule vibrante qu’il électrisa à certains moments, eut une profonde répercussion. L’excitation chez les patriotes alla si croissante que le débonnaire gouverneur du Canada, lord Gosford, crut nécessaire d’intervenir. Aussi bien, l’assemblée de Saint-Laurent avait suivi de près celle de Saint-Charles-sur-Richelieu, et voici qu’on projetait d’en tenir encore combien d’autres. Un beau matin de juin les murs de Montréal apparurent tapissés, placardés d’affiches portant la signature du Gouverneur. On pouvait y lire la défense de tenir désormais toute assemblée publique. La rumeur des patriotes, indignés, révoltés de ce nouvel attentat à la liberté si chère à tout citoyen britannique, d’origine française ou anglaise, remplit les rues de la ville, dès dix heures du ma-