Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tin. À onze heures, des rassemblements nombreux se produisirent ici et là. On commentait l’affiche avec des paroles injurieuses pour l’autorité.

Olivier Précourt avait été très occupé toute la matinée à écrire des lettres d’affaires. Il avait prêté une oreille distraite aux paroles de petit Michel relativement à ce qui se passait dans les rues de Montréal. Puis, il descendit dîner assez tard dans la salle à manger de l’hôtel Rasco. Quelques personnes seulement s’y trouvaient. Il achevait son dessert lorsque le Dr Henri Gauvin et François Tavernier entrèrent et se dirigèrent en hâte vers lui.

— Que dites-vous, Précourt, demanda François Tavernier, de la nouvelle, et…, disons-le, de l’imbécile proclamation de lord Gosford ?

— La nouvelle ? Une proclamation ? fit celui-ci étonné.

— Ah ! çà, d’où sortez-vous, mon ami ? reprit à son tour le Dr Gauvin. N’avez-vous pas traversé les rues de Montréal de la matinée ?

— Non, en effet. Alors, questionna Olivier qui se trouva debout, les yeux étincelants, que nous arrive-t-il encore ?

— Venez en juger par vous-même. Venez vite. Vous êtes libre ? s’enquit François Tavernier.