Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/165

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dent, qui a un prétendant de son goût pour sa fille, fermer ainsi les yeux sur votre empressement. Sans doute compte-t-il sur votre prochain départ pour Saint-Denis ?

— Il aurait tort, fit Olivier, embarrassé, mal à l’aise, du tour que prenait la conversation. Car je compte suivre de très près les événements qui se préparent. Une session du parlement s’impose dans un bref délai, ne le croyez-vous pas ? Je veux la suivre ici.

— Je me perds en conjectures, à ce sujet, pour ma part… Sait-on même si on ne mettra pas le feu aux poudres auparavant ? dit le Docteur.

— Eh bien, nous organiserons la défense. La jeunesse d’aujourd’hui a du cœur, le sang vif, s’exclama avec feu Olivier.

Il était content d’avoir fait biaiser l’entretien, de ne plus entendre le nom de Mathilde mêlé à des commérages indiscrets. Au fond, il comprenait le délicat procédé de son ami qui l’avertissait d’une situation qui menaçait de devenir dangereuse ou très désagréable pour lui et pour Mathilde. Il se promit plus de vigilance à l’avenir.

— Nous voici chez Perrault, mon ami. Tiens André Ouimet en sort. André ! appela la Dr Gauvin. Celui-ci se retourna, salua, puis se rapprocha. Il était de taille moyenne, très brun, avec une physionomie décidée, fort agréable.