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Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/166

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Vêtu avec correction, il n’avait pas, cependant, l’élégance des amis dont il serrait en ce moment la main.

— Vous entriez chez Perrault sans doute ? Mon associé n’est pas au bureau. Il s’enflamme, en ce moment, aux bureaux de la Minerve, ou chez son beau-frère Fabre. Son éloquence fait à la fois mon admiration et mon désespoir. C’est un Cicéron-chevalier, un Romain doublé d’un preux. Où ne parle-t-il pas ?

— Nous allons retrouver Perrault chez M. Fabre, alors ? Hâtons-nous, Précourt. Vous nous suivez André ?

— Impossible. Au fait, Précourt, êtes-vous toujours dans les mêmes dispositions ? Ferez-vous partie de notre société à l’automne ? Perrault, Ouimet et Précourt, quelle réunion d’avocats irrésistibles ! Ah ! ah ! ah !

— Je n’ai certes pas changé d’idée, mon ami, répondit Olivier en souriant. Il le retrouvait le même, cet André Ouimet avec lequel il avait passé ses joyeuses et inoubliables années d’étudiant.

— Alors, à bientôt, mes amis. Je cours à mon rendez-vous. J’arriverai un bon quart d’heure en retard.

En pénétrant dans la librairie de M. Édouard-Raymond Fabre, les jeunes gens y virent d’abord Rodolphe Desrivières et Thomas Storrow Brown. Des éclats de voix partirent soudain