Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/207

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suite, n’est-ce pas, Michel ?

— Il s’agit de la princesse, monsieur.

— Bien. Alors ?

— Je l’ai vue, il y a deux jours. J’ai réussi, un soir, vers dix heures, à grimper jusqu’à sa fenêtre. J’ai suivi les gouttières… Elles étaient très solides et toutes en pentes… J’ai frappé. La princesse a poussé un cri en m’apercevant, mais elle m’a reconnu bien vite et, d’un saut, je me suis trouvé dans sa chambre.

— Tu as de belles manières ! Ma fiancée n’a pas cru, au moins, que j’y étais pour quelque chose ?

— Votre fiancée ?… Oh ! monsieur Olivier, elle m’a appris avec des larmes dans les yeux qu’elle ne l’était plus…

— Tu étais un bien jeune confident pour apprendre tant de choses, fit Olivier un peu sèchement. Poursuis…

— C’est presque tout ce qu’elle m’a dit, monsieur… Elle m’a ensuite demandé de demeurer une heure près d’elle, mais seulement si je le pouvais. Son père était absent. Elle voulait vous écrire une lettre « que personne autre que vous ne verrait, personne ». Elle me l’a fait promettre sur mon honneur. Je ne sais pas très bien ce qu’elle entendait par là. Mais il n’y avait pas de danger qu’une lettre de la princesse pour vous passât par d’autres mains que les miennes.

— Tu as cette lettre, Michel ?

— Oui.