Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/212

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moi pour sa fille… Allons, mon petit homme, éloigne-toi. Je veux lire seul et à la lueur de ce crépuscule qui descend vite la lettre que ton courage a sauvée. Enfin, ma fiancée a écrit ce qu’elle désirait, sans crainte, sans trouble, sans ordre de qui que ce soit.

— Où irai-je vous attendre, monsieur Olivier ?

— Sur la route. Guette la voiture où aura pris place Josephte. Quelle joie quand elle va t’apercevoir ! Puis nous filerons souper à la maison… Tu dois avoir faim ?

— Beaucoup, monsieur.


XII. — LES FILS DE LA LIBERTÉ


La soirée se prolongea assez tard chez les Précourt. Le Dr Wolfred Nelson était entré vers neuf heures, en compagnie du Dr Duvert et de l’instituteur Siméon Marchessault, de St-Charles. La dissolution du parlement, au bout d’une session de huit jours, indiquait que les événements prenaient une tournure grave.

« Peut-être, prudemment, faudrait-il organiser quelques forces », remarquait Nelson.

En tout cas, il s’agissait de se concerter au plus tôt avec M. Papineau et ses amis à Montréal. Tel était l’avis de tous. Olivier annonça son départ pour le lendemain matin.

— Si vite, Olivier, dit la voix tremblante de