Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/22

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Il voulait le placer à Saint-Denis ou à Saint-Charles comme petit commissionnaire. « C’est un orphelin intelligent, laborieux, très courageux », m’a-t-il appris.

— Il est à l’emploi du Dr  Duvert.

— Non ?

— Oui, oui. Cela vous déplaît ?

— Un peu. Hélas ! les événements qui se préparent n’épargneront pas plus les enfants que les vieillards… Tous, tous, nous serons frappés… Josephte, promets-moi de suivre ta sœur Marie, si elle veut t’emmener à Montréal, en octobre.

— Et vous, grand’mère ?

— Oh ! moi peu importe ce qu’il m’arrivera. Je resterai. Je veux mourir dans cette vieille demeure. Et puis, tu le sais, je puis être utile à ton frère. Il est sensible à mes larmes, parfois, et domine alors son exaltation patriotique.

— Grand’mère, je ne partirai pas avec Marie. Je ne l’aime plus.

— Josephte !

— Elle est méchante.

— Non, elle est seulement fière et hautaine, mais son cœur finira bien par prendre le dessus.

— Elle déteste tous ceux qui me plaisent à part vous, bien entendu, grand’mère.

— Qu’est-ce que tu dis ?

— La grande sœur ne peut plus souffrir Olivier. Elle rit et se moque sans cesse de