Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/21

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ment si tu me promets de ne plus appeler Michel un vaurien. C’est mon ami.

— Voilà qui promet. Tu deviens folle, Josephte. Crois-tu que je tolérerais la présence, ici d’un pareil gamin, assez hardi pour venir manger et prendre ses aises sous nos arbres ?… Ah ! voici grand’mère comme je le redoutais. Pas un mot de l’incident, Josephte, n’est-ce pas ? Je rentre, moi. Va la retrouver. Je te rattraperai bien.

L’enfant, les yeux encore pleins de larmes, s’avança lentement vers l’aïeule, qui la regardait venir avec un sourire un peu triste, un peu narquois aussi.

— Ma pauvre Josephte, dit-elle, lorsque la fillette vint lui tendre son front, Marie a donc encore fait des siennes. Tu t’amusais bien, pourtant, sous les grands arbres, avec ce petit garçon, pauvre mais bien gentil, n’est-ce pas ?

— Grand’mère, ah ! grand’mère, Marie a traité Michel de mendiant, de vaurien, de va-nu-pieds.

— Michel ?

— C’est son nom, grand’mère, au petit garçon.

— Alors, c’est peut-être le petit protégé du curé Chartier, de Saint-Benoît. C’est un orphelin, n’est-ce pas ?

— Tout juste. Vous savez cela, grand’mère ?

— Mais oui. M. Chartier m’a écrit à son sujet.