Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/235

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dans le rayon visuel des amoureux, guettait, veillait, sondait coins et recoins. Mal en eût pris aux curieux qui eussent voulu brouiller les choses !

Mais il n’en vint pas. Le cousin Octave Perrault ne fut à Montréal que le surlendemain. Ce voyage d’affaires imprévu à Québec, qui ne lui apporta que des soucis, l’empêcha au retour de questionner sa fille, sur ses promenades. Celle-ci eut donc la douceur de garder pour elle chaque phrase de cette entrevue suprême et inoubliable. D’un commun accord, Olivier et elle avaient résolu de ne plus se revoir tant que l’horizon politique se montrerait aussi orageux. Olivier, d’ailleurs, ne serait plus libre. On projetait, parmi les Fils de la Liberté, et ailleurs, une assemblée nombreuse, d’une pompe extraordinaire à Saint-Charles, pour le milieu d’octobre.

Olivier fut chargé des invitations dans Montréal et les environs. Bon cavalier, il se rendit d’abord dans le comté de Chambly et s’attarda à l’aller et au retour, à Boucherville, chez son ami, Bonaventure Viger.

À son retour à Montréal il trouva Michel qui le guettait en faisant les cent pas sur la rue Notre-Dame. « Vite, Monsieur Olivier, entrez. Reposez-vous un peu, tandis que je cours cher-