Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/254

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— Merci. Notre bon curé Blanchet ne me pardonnerait pas d’aller dîner le dimanche ailleurs qu’au presbytère.

— Que dit-il de la colonne surmontée du bonnet de la Liberté, élevée au milieu de la prairie du docteur ? On aurait pu, il me semble, s’en dispenser. Cela vous fait respirer un air révolutionnaire plus ou moins de bon aloi.

— M. Blanchet a hoché la tête. Il aime encore moins que vous ces manifestations un peu équivoques. Mais qu’y peut-il ? Vous savez avec quelle passion le Dr Côté a défendu son idée. L’inscription en l’honneur de Papineau sauvait tout, selon lui. Avec quelle emphase, il citait devant tous : À Papineau, ses compatriotes reconnaissants, 1837 ! Ah ! j’oubliais… Parmi les innombrables drapeaux, bannières, oriflammes, j’ai lu sur l’un d’eux : « À bas Debartzch ! »

— C’était à prévoir, cher ami. Vous n’ignorez pas qu’on accuse partout M. Debartzch de nous avoir trahis, après nous avoir abandonnés.

— Ce sont de vos amis, les Debartzch ?

— Oui, Marchessault. J’ai déploré, plus que tout autre, cette volte-face que je comprends mal encore. Nous en aurons une explication plausible tôt ou tard.