Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/266

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— Non, non, mon ami, rien d’aussi tragique n’est survenu. Seulement, hier soir, un décret de bannissement a été signifié par deux cents habitants, de Saint-Charles et d’ailleurs, et force les… les…

— Les Debartzch à quitter leur manoir, interrompit vivement Olivier. J’ai prévu cela, il y a quelques semaines. Les apparences sont contre nos amis… Ils ont abandonné notre parti, c’est vrai, mais ont-ils été jusqu’à le trahir, comme on le croit ?

— Ont-ils quitté vraiment Saint-Charles ? demanda la grand’mère. Ces pauvres jeunes filles ! Elles ont dû avoir grand’peur ?

— Non, madame, ne croyez pas cela. Tous sont partis pour Montréal, ce matin, après la messe, la tête bien haute, protestant contre notre injuste traitement.

— Le fait est, dit la grand’mère, qu’il faut toute cette surexcitation des esprits, dans le moment, pour expliquer un pareil geste chez nos bonnes gens. Olivier, poursuivit la vieille dame, il est heureux que notre Marie soit en ce moment aux États-Unis. Elle eût mal pris cette expulsion.