Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/287

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cruauté inutile. Olivier est parti, n’est-ce pas ?… pour se battre ? Saint-Denis a pris les armes ?… Écoutez, écoutez au loin cette fusillade !

— Madame, répondit Sophie en pleurant, je ne le savais pas plus que vous, ce matin, je vous le jure… Mais ces bruits affreux… Oh ! mon Dieu ! mon Dieu !

— Ma petite Josephte, il faut avoir du courage. Ne pleure pas ainsi. Viens avec moi : nous ferons de ce jour affreux, où rôde la mort, une journée de prières, de supplications… Sophie, venez ! Aidez-moi à regagner mon appartement… Ah ! vous lisez le mot de mon héroïque et fol enfant ?… Tout ce que j’ai deviné, il vous l’écrit, n’est-ce pas, ainsi qu’à Josephte ? Prends ton précieux billet, petite… Bien… Pauvre Olivier ! Pourquoi a-t-il craint ainsi de me dire la vérité ?

— Madame, dit Sophie tout bas, dans son mot il ne parle que de vous… qu’il vous aime, madame… Ah ! cela, nul ne le sait mieux que moi…

— Remets-moi le billet alors, Sophie… Oh ! ces coups de canon !… Mon cœur les reçoit tous…

— Venez, madame, venez vite ; vous vous étendrez sur une chaise longue. Je vous donnerai votre potion…

— C’est cela, ma fille, car je veux, oui j’en