Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/296

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mais avec la même dignité que son adversaire, j’accepte vos excuses. Je suis prêt à me rendre… Puis-je me défendre avec ce bras fracassé ?… Mais je laisse ici… des êtres chers… L’un vient d’expirer… Voulez-vous me permettre de les revoir tous… un instant, un court instant ?…

— Bien, monsieur, c’est accordé. Est-ce tout ?

— Non ; vous êtes humain, monsieur, et un gentilhomme, je le vois. Si vous le pouvez, épargnez à cette vieille maison l’horreur de l’incendie et du pillage qui viennent, je le vois. En vous rappelant la brutalité de votre soldat, vous vous direz que cette clémence a effacé son geste ignoble.

— Si je le puis, monsieur, c’est entendu.

— Si vous le pouvez ?

— C’est presque une promesse que vous m’arrachez là, monsieur. Mais hâtez-vous ! Notre victoire de Saint-Charles, qui nous venge de la honte de Saint-Denis, m’oblige d’être auprès de mon chef, Wetherall, le plus tôt possible. D’autres ordres pressent.

L’âme angoissée, mais sans que sa misère intérieure parût en son visage blême et tiré, Olivier, un peu plus tard, cheminait sur la