Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/6

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beaucoup plus loin de Saint-Charles que de Saint-Denis… Qu’est-ce que tu regardes, là-bas ?

— Je voudrais entrer tout de suite chez Madame Précourt, mais par une autre porte que celle qui a le beau marteau en cuivre. Le message presse.

Viens, alors, je vais te conduire. La porte de la cuisine est en arrière, à gauche. Alors, c’est bien vrai, tu veux causer avec grand’mère ? reprit la petite fille en examinant son compagnon. Elle le trouvait à son goût avec ses grands yeux noirs sans peur. Il était vêtu d’un petit habit d’étoffe du pays, clair, très propre, quoique fort usagé. Il avait de larges reprises, avec de l’étoffe de diverses couleurs, dans le dos, et sur les manches. Des souliers de bœuf chaussaient l’enfant. Il tenait à la main sa petite tuque bleue. Son autre main s’enfonçait dans la poche de sa culotte. La petite fille vit bien qu’il l’y maintenait avec intention. N’ayant pas reçu de réponse à sa dernière question, la petite fille lança soudain : « Oh ! tu n’es pas gentil. Tu ne veux pas parler. Je te rends service pourtant en te conduisant chez nous, car notre cuisinière est si grognon qu’elle ne te laisserait pas entrer. Elle te renverrait en levant sur toi un vieux,