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Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/66

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appris… Je continue. Lorsque nous serons arrivés à Saint-Ours, nous descendrons de voiture, nous irons, l’un en arrière de l’autre, moi, en avant, toi, en arrière, jusqu’au terrain, où sont tous les patriotes… Nous les regarderons défiler… Nous guetterons Olivier… Et alors, tous les deux, tu entends, nous lui demanderons, si c’est bien vrai que nous devons nous tourner le dos… Car tu sais, Michel, quand même, tu le répéterais jusqu’à demain, non, jusqu’à… jusqu’à la fin du monde, je ne te croirais pas… Olivier, mon bon grand frère Olivier, avoir dit cela ! Jamais ! Jamais !… Alors que décides-tu ?

— Je ne sais pas… Je…

— Veux-tu jouer à pile ou à face ? J’ai un beau louis neuf dans ma poche… Si tu retournes face, tu feras comme je viens de te dire… Si non, eh bien, j’attendrai jusqu’à demain pour savoir la vérité. Tiens ! Prends le louis… Une ! deux ! trois !… Vite, mais vite, envoie le louis bien haut… Oh !… j’ai peur de regarder… Bravo ! bravo ! reprit bientôt la fillette en sautant de joie… C’est la face que tu as tournée… Viens, viens vite. Montons !

— Josephte, dit le petit garçon, tu oublies ton louis…

— Ramasse-le. Garde-le, Michel. Je suis contente de te le donner.