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Page:Daveluy - Les petits Patriotes du Richelieu, paru dans Oiseau Bleu, 1937-1938.djvu/67

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— Oh ! non. Jamais ! Je n’en veux pas.

— Tiens ! Pourquoi ?

— Je ne prends que les sous que je gagne.

— Mais tu es un petit orgueilleux, Michel !

— Si tu veux… Vois-tu, il y a en moi quelque chose qui refuse ferme, va ! Je ne veux pas de ton louis.

— Bien. C’est drôle, ça ne m’empêche de te trouver à mon goût. Oh ! ne reprends pas tes airs tristes, voyons ! J’aurais fait comme toi à ta place, je crois.

Dès qu’ils furent à portée de la voix, la fillette cria au cocher, qui la regardait venir avec surprise.

— Alec, descends, veux-tu, et aide-moi à me placer au fond de la voiture. Michel, le petit messager du docteur Duvert, vient avec nous jusqu’à Saint-Ours. Lui et moi, nous voulons aller y rejoindre Olivier. Il faut que nous lui parlions.

On était déjà en route depuis dix bonnes minutes lorsque le bon Alec, surpris du silence des enfants, se pencha vers Michel.

— Dis donc, petit, es-tu muet ?

— Non, monsieur.

— Alors, pourquoi ne parles-tu pas à la bonne petite demoiselle qui t’a pêché si joliment sur la route tout à l’heure ?

— Alec, expliqua d’une voix résolue et claire la fillette, qui voyait l’embarras de son compagnon et n’en pouvait plus de ne pas intervenir, Alec, ne demande rien à Michel.