Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

V. — LE PRISONNIER POLITIQUE


LORD Durham était arrivé au Canada depuis trois semaines. Partout, on se réjouissait. L’accalmie venait. La mission pacificatrice dont était chargé le gouverneur allégeait l’atmosphère, sans même qu’il y eût encore rien de fait. « Il voulait, allait-on se répétant, sauver le plus grand nombre possible de prisonniers. » Il devisait sans trêve avec ses principaux conseillers des moyens à prendre pour y parvenir. Il était difficile cependant de satisfaire les extrémistes dans les deux camps. Les haines, les rancunes, les vengeances s’apaisaient mal. Qu’importe ! La masse de la population, la française, espérait, reprenait confiance. On en venait même à croire à une amnistie à peu près générale. Et peu à peu les autorités fléchissaient, oubliaient les consignes sévères autour des prisonniers. Les lettres leur parvenaient maintenant sans peine ; les leurs étaient transmises assez tôt aux parents, toujours si anxieux de nouvelles.