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Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/125

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— Ah ! Je te trouvais bien charitable, aussi, pour la famille d’un rebelle. Mon cher, cette enfant eût été mieux dans un couvent.

— Tu penses bien que ma fille m’impose cette charge. D’ailleurs, j’ai défendu l’accès de ma chambre à cette fillette encombrante… Tiens, on frappe. Ce doit être Michel. Ne parle pas durant quelques instants, Arnoldi, veux-tu ? Entrez, cria la voix de M. Perrault, alors qu’on frappait une deuxième fois.

Michel entra, et resta sur le seuil, un peu interdit.

— Tu peux entrer, garçon. Mets-toi à l’œuvre tout de suite. Quand on a son pain à gagner comme toi, il n’y a pas à lambiner. Cire mes chaussures. Mieux que la dernière fois, n’est-ce pas ?

En soupirant et sans plus lever les yeux sur le visiteur qui le toisait avec surprise, monocle bien en place, Michel se rendit dans un angle de la pièce, et prit les chaussures de M. Perrault.

— Tu te demandes, cher docteur, quel est ce jeune valet ? reprit M. Perrault, assez haut pour que Michel ne perdît pas une parole.

— En effet. Je ne te connais pas de parent aussi jeune.

— Un parent ? Ah ! Ah ! Ah ! Et il cirerait