Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/158

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ce moment, le colonel Simpson, et qui allait décider certainement du sort de ceux-ci. L’un des personnages du groupe, au passage, regarda avec surprise le petit garçon, mais les autres ne le virent pas, trop pris par la discussion. Un des soldats, parmi eux, tout à coup : « Well, anyway, I have seen Précourt in his cell, that one there… the third… at our left… And he said… » Le reste se perdit.

Michel se leva d’un bond. Était-ce possible ! Il se tenait à quelques pas seulement de son protecteur… Alors tout allait devenir fort simple. Il attendrait le retour du garde, et dès qu’il reprendrait sa ronde autour des corridors, il se précipiterait vers la troisième cellule. Elle n’était peut-être pas fermée à clef… Tout s’adoucissait dans le régime des prisonniers, en cette fin de juin. L’accalmie étendait partout son ombre bienfaisante. Jusqu’aux geôliers dont la taciturnité si déplaisante se relâchait…

« Oh ! ce gardien, pensait l’enfant, qu’il était lent à revenir… Pourvu que le Dr Arnoldi n’entrât pas tout à coup… » Allons, cette fois, Michel entendit vraiment le pas traînant et régulier du garde. Attention ! il était maintenant tout près… L’enfant se redressa, croisa les bras, et regarda vaguement au loin tout en bâillant.

Le fonctionnaire passa et enfila le corridor interminable de droite, à l’opposé de celui où se trouvait la cellule d’Olivier Précourt. Il n’avait