Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/185

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Je veux… rester seul… Que je souffre…

— Tiens, Octave, bois lentement ceci. C’est un puissant stimulant du cœur.

— Je n’en… veux… pas.

— Eh bien, tu le prendras de force.

— Bourreau !

— Ton beau caractère ne m’impressionne pas, tu le sais.

— Je veux que tu t’en ailles.

— Tout de suite après. Mais prends, prends. Si ça ne va pas mieux dans un quart d’heure, j’appellerai Mathilde… et le notaire et le…

— Le prêtre ?… Tu es… fou ! Moi !… mourir !

— Tu ne mourras peut-être pas, en effet. Mais…

— Donne la potion…

— La peur te décide.

— La peur ! Allons donc !… Pas… si… vite !… Je n’ai… pas de respiration…

— Bien ! Recouche-toi, maintenant.

— Va-t’en !

— Dans la pièce voisine, oui, mais dans un quart d’heure, je reviendrai près de toi.

La potion du docteur apporta un grand soulagement au malade. Bientôt, sa respiration redevint normale, et peu à peu ses yeux qui s’étaient fixés sur Michel se fermèrent. Il sembla dormir.

Le médecin revint et s’approcha doucement. Il prit le poignet du malade et sentit battre le