Page:Daveluy - Michel et Josephte dans la tourmente, paru dans Oiseau Bleu, 1938-1939.djvu/194

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on reconnaissait M. Raymond Fabre, dont la femme était une cousine rapprochée du défunt ; le Dr Arnoldi, le shérif, M. Roch de Saint-Ours, venaient ensuite. Ils ne se tenaient pas très loin de MM. Hippolyte LaFontaine et Denis-Benjamin Viger. La divergence des idées s’effaçait devant la tombe à peine fermée d’un ami et d’une connaissance commune. Mgr Lartigue avait voulu paraître au chœur, accompagné de quelques-uns des chanoines de son chapitre.

Enfin, tout se termina vers midi. L’on revint du cimetière en causant à peine. Chacun semblait soucieux. Michel qui marchait près du vieux médecin de M. Perrault, ne soufflait mot, afin de respecter le sombre silence de celui-ci. Il entendit tout à coup, une courte conversation qui s’engageait en arrière de lui, entre deux hommes d’allures fort distinguées, qu’il ne connaissait pas. Il écoutait sans prêter d’abord beaucoup d’attention, mais il dressa l’oreille soudain. Ciel ! que disait-on ?

— Eh ! oui, mon cher ami, disait l’un, le Dr Nelson, de Saint-Denis, vient de l’emporter sur le notaire Girouard de Saint-Benoît. Nos pauvres prisonniers politiques, sauf huit, seront libérés, probablement dans une heure ou deux d’ici.