— Que m’apprends-tu là ?
— Je suis très au fait de l’histoire de ce document que lord Durham, par l’entremise du sympathique colonel Simpson, veut faire signer à nos patriotes… et que Jean-Joseph Girouard…
— Pourquoi refusait-il de signer ?
— Chacun s’attache à la vérité, ou à sa fierté. Se déclarer catégoriquement coupable de haute trahison, et autres crimes de lèse-majesté demande tout de même à réfléchir. Quand on a agi en toute sincérité…
— Évidemment c’est Girouard, si pondéré et si droit, qui connaît le danger des procédures légales inconsidérées, qui a raison en tout ceci…
— Nelson voit la chose à un autre point de vue. Tout en désirant atténuer cette admission de culpabilité, il consentirait, avec huit de ses compagnons, dont des Rivières, le Dr Gauvin, ce bon Marchessault, de Saint-Charles-sur-Richelieu, et autres, à se sacrifier, pour que des centaines de leurs compatriotes qui achèvent de mourir dans ces lieux infects, puissent recouvrer leur liberté.
— Nelson est aussi généreux qu’impulsif et décidé. Il a dû emporter le consentement de tous ?
— Oh ! non sans peine. J’ai rarement vu un groupe d’hommes aussi braves qu’imprudents et tenaces…
— Oui, si plus d’entre nous leur ressemblaient…
— Chut !